Si certaines imprimantes peuvent être considérées comme « low cost » avec un prix d’achat attractif, il ne faut pas perdre de vue le prix des cartouches d’encre qui s’ajoute à la facture. Elles sont chères et les constructeurs font tout pour nous en vendre toujours plus…
Dans la grande surface dans laquelle nous nous sommes rendus, on trouve des dizaines de modèles d’imprimantes différents. Il y en a pour tous les prix et certaines offres sont très attractives. 44,99 euros pour la moins chère. Mais on se rend très vite compte que la facture ne s’arrête pas là. En effet, cette imprimante la moins coûteuse est vendue avec des cartouches d’amorçage, c’est-à-dire des cartouches de base qui ne contiennent pas beaucoup d’encre. C’est donc mieux d’acheter des cartouches en plus car sinon, on doit retourner au magasin pour tout de même acheter des cartouches…
La couleur est directement annoncée, c’est l’encre qui fait plonger le budget. De fait, on peut parfois payer une trentaine, voire une quarantaine d’euros pour toutes les cartouches. 40 euros, c’est presque le prix de notre imprimante et c’est volontaire. C’est ce qu’on nous explique chez Ecotop, entreprise spécialisée dans le recyclage de cartouches. Le but des constructeurs : vendre des consommables, c’est à dire des cartouches, en vendant l’imprimante au prix coûtant. » C’est un prix d’appel. Donc quand on voit le prix des cartouches, capacités normales ou capacités XL, vous achetez deux jeux de cartouches, vous allez payer l’imprimante. Le but des fabricants, c’est de positionner des imprimantes sur le marché et pour vendre des consommables derrière » explique Jean-Luc Thirifays, technicien.
Les industriels n’hésitent pas à user de stratégies en tous genres, limitant le développement du marché de cartouches moins chères ou encore de cartouches recyclées. » Ils multiplient les modèles, il y a l’obsolescence programmée, ils déposent des brevets au niveau des composants des cartouches justement pour contrer l’industrie du recyclage, une stratégie est donc mise en place. Rien ne justifie le prix d’une cartouche. Sur cette cartouche, il y a une capacité de 8 millilitres et elle est vendue aux alentours de 14 euros. Si on fait une règle de trois, on voit que le prix de l’encre est très élevé. Or le prix de la fabrication de l’encre n’est pas élevé pour les fabricants d’origine » explique à Nouveau Jean-Luc Thirifays.
La mine d’or des fabriquants c’est donc les cartouches. Acheter une imprimante low cost n’est pas spécialement synonyme d’économie, il faut aussi prendre en compte le prix de l’encre avant de se lancer dans un achat.
Votre imprimante Epson réclame très souvent de l’encre noire, alors que la cartouche, hors de prix, est en réalité loin d’être vide. « Envoyé spécial » s’est livré à un petit test et a fait quelques découvertes… Démonstration dans cet extrait.
Vous imprimez une page, et soudain… vous connaissez ce signal : « Ink out ». Plus d’encre. Fin de la cartouche de noir. Plus moyen d’imprimer, même en couleur, ni de numériser : le scanner de l’imprimante est bloqué. Tant que vous ne changez pas la cartouche, vous ne pouvez rien faire. Et c’est cher, une cartouche d’encre, surtout quand il faut la remplacer sans arrêt. Or selon l’association HOP (Halte à l’obsolescence programmée) qui a déposé la première plainte contre l’une des principales marques du secteur, Epson, votre cartouche d’encre n’est pas forcément vide.
« Envoyé spécial » a réalisé un petit test avec une cartouche Epson de 8 millilitres d’encre noire, vendue au prix de 14 euros. Avec l’aide d’un spécialiste, Iteb Ghmir, nous allons imprimer uniquement des pages en noir, et voir, quand l’imprimante affichera son fameux « Ink out », s’il ne resterait pas un peu d’encre. En quelques minutes et douze pages et demie imprimées, la cartouche est finie. Pourtant, quand on la secoue, on entend bien qu’il en reste…
Ce reste d’encre noire, Iteb Ghmir va l’extraire à l’aide d’une seringue : il en trouve 2 millilitres, soit 25% de la cartouche. Avec cette quantité, il va pouvoir imprimer encore quatre pages en « 100% noir ». Des pages supplémentaires dont vous êtes privé à cause d’un petit composant d’aspect innocent : une puce verte.
Selon l’association HOP, elle serait programmée par Epson pour réduire la durée de vie de nos cartouches.